L'histoire de l'Association

Racontée par la fondatrice et directrice, Anaïs CLERC

"Tout a commencé en 2006, j'étais étudiante en socio-anthropologie, je travaillais sur les médecines traditionnelles asiatiques dont la médecine chinoise, l'acuponcture, la médecine par les plantes etc. Puis, aimant particulièrement l'Himalaya dirons-nous, je me suis renseignée pour voir s'il était éventuellement possible de partir au Tibet ou au Népal. J'adore les montagnes, c'est une première chose et comme on avait fait pas mal d'études en ethnologies, j'avais vraiment envie de réaliser un travail d'ethnologie ou d'anthropologie. A force de recherches, je suis tombée sur un voyage qui proposait un logement chez l'habitant, et j'avais découvert un moyen de rencontrer des médecins tibétains avec lesquels j'aurais pu éventuellement échanger. Je n'avais aucune intention à ce moment-là de créer une association ou quoi que ce soit ! Des proches m'avaient mis en garde en me disant "attention, attends-toi à voir des choses qui ne sont pas faciles, pas évidentes", et effectivement, j'ai vu des choses...peut-être aussi des choses que je n'aurais pas vues si j'étais partie moins longtemps. Je suis partie 5 mois au Népal.

 

 Le premier mois était magique, je découvrais les choses au jour le jour, vraiment la carte postale ! Puis, le matin je passais du temps avec les médecins tibétains dans une clinique, on échangeait, on discutait énormément, et l'après-midi j'étais dans une école, on repeignait les salles de classe, on n'avait pas vraiment les moyens d'acheter des gros pots de peintures, mais on colorait les salles, on illustrait les droits des enfants de manière à ce qu'ils soient inscrits sur les murs (...) et puis à la clinique en parallèle, les infirmiers et les infirmières organisaient des maraudes avec un jeune qui avait grandi dans la rue et qui voulait aider les enfants des rues à en sortir. Ces maraudes se passaient beaucoup le soir, la nuit...c'est vrai que c'est quelque chose qu'on voit sans voir, tous ces enfants des rues. Il y en a énormément, il y en a partout (...) Le soir on les voit d'autant plus pour la plupart des enfants se reposent la journée et travaillent la nuit, de manière à ne pas avoir trop froid la nuit. Et puis de manière à se reposer quand il fait beau et chaud la journée.

 

 

 Ça a été des rencontres qui m'ont beaucoup travaillée, beaucoup chamboulée et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à trouver le voyage très difficile. Je me suis rendue compte que tout ce que je trouvais particulièrement beau, relevant de l'ordre de traditionnel (...) ce n'était pas tant traditionnel que ça. Il y avait une certaine misère, que même si les gens travaillaient dehors avec une charrue, des bœufs, oui c'est épuisant. C'est de sens qui fatiguent et qui meurent très tôt. Ils n'ont pas d'argent, un travail très dur et très lourd. Le manque d'argent fait que de nombreux hommes boivent beaucoup et deviennent alcooliques. De nombreux enfants quittent alors le foyer à causes des violences et doivent apprendre à se débrouiller eux-mêmes. Ils tentent de trouver refuge dans la rue après d'autres enfants et font partis de gangs comme ils les appellent. Ce sont des petits groupes d'enfants qui ne font pas la guerre entre eux mais où une concurrence s'installe par rapport au travail. Beaucoup vont ramasser les déchets et c'est un peu un travail officieux pour les enfants des rues. Les gens savent que la nuit les enfants vont ramasser les déchets pour les revendre ou les trier. Certaines choses vont partir en Inde, certaines valent plus que d'autres et ils ont généralement leur territoire. Les enfants tombent aussi très vite dans la drogue, ce sont les plus grands qui leurs fournissent et tout à un prix. C'est quelque chose que j'ai très vite découvert en allant dans la rue, en essayant de comprendre comment ces enfants vivent, comprendre le mode de hiérarchie (…)

 

 

 

 

A partir de là, j’ai appris que différentes choses étaient mises en place à la clinique comme le planning en familial pour expliquer aux mamans comment limiter le nombre de naissance, les risques liés à un nombre d’enfants élevé ainsi que les risques à tout ça, notamment le trafic et les enlèvements. Relativement à tout ça, et connaissant de mieux en mieux le directeur et la directrice de l’école, on s’est posé la question de savoir si nous aussi on pouvait mettre en place des partenariats comme ça se fait dans d’autres écoles. Donc ça voulait dire accueillir des enfants gratuitement que la clinique nous confiait, et en retour, elle assurait un suivi médical et dentaire gratuit pour tous les enfants inscrits à l’école. On a dû aménager l’école pour accueillir d’autres enfants, on avait au départ presque que des cours de primaires puis on a s’agrandir au fur et à mesure pour donner des cours jusqu’au baccalauréat. Et c’est comme ça qu’on a commencé.

 

 

 

De là c’est engagé la création de l’association (…) On avait au départ 4 enfants confiés par la clinique. C’est vrai que plus on reste, plus l’image de la carte postale s’éloigne mais on tente toujours de comprendre pourquoi telle situation est comme ça (…) que ce soit les gens qui mendient dans la rue avec des enfants, les violences au sein de certaines familles (…) Et on comprend également la culture, pourquoi certains laissent faire sans intervenir et pourquoi d’autres se battent plus que de raison. En rentrant en France, j’ai mobilisé pas mal de personnes autour de moi. L’association a été connu assez rapidement, c’est vrai que les enfants avaient un bon niveau et qu’on n’avait de bons professeurs. Par la suite d’autres personnes ont commencé à appeler la directrice de l’école, Arouna, pour nous confiait des enfants dont un des parents était décédé ou alors l’un des parents était en prison. Puis le nombre d’enfants à continué d’augmenter, on n’a pas eu le choix de créer une association. Elle est officiellement née en 2017. Alors avec l’aide d’amis en France qui ont bien voulu m’accompagner, qui m’ont fait confiance et qui m’ont beaucoup poussée (…) parce que ce n’est pas évident de prendre des décisions et puis c’est parti ! C’est comme ça que tout a commencé."

 

 

 


Les Droits de l'Enfant

La Convention Internationale de Droits de l’Enfant (CIDE) est établie le 20 novembre 1989 par la Convention des Nations Unies. 

L’association agit en faveur des enfants Népalais et ses actions sont en lien avec les principes suivants :

 

Le droit à la vie 

Le droit à l’éducation 

Le droit à l’alimentation 

Le droit à la santé 

Le droit à l’eau 

Le droit à l’identité 

Le droit aux libertés

Le droit à la protection 

 

 

La National Pioneer Academy 2007 à 2021


Le matin, avant l'école...